Une visite guidée

Le ciel était nuageux, un jour sans rien d'exceptionnel dans les faubourgs de la capitale de l'humanité. Enfin pas exceptionnel pour la plupart de ces habitants. Lania, elle, attendait quelqu'un, qui à sa manière se révélait exceptionnel.

Comme à son habitude, elle avait proposé aux gens qui travaillaient avec elle de profiter de sa maison si ils en avaient besoin. De son point de vue, si elle pouvait faire profiter de l'argent de sa famille à des gens qui en avaient besoin, ce n'était pas une perte. En outre, que les gens qui travaillent avec elle disposent d'un endroit où se reposer sans devoir vivre dans la rue, était un plus pour l'esprit d'équipe. Certes cela pouvait amener à mêler travail et loisir mais il était encore plus insupportable que gens qu'on savait compétent vivent dans la rue.



Cette fois cependant, les besoins de celle qui avait été intéressés par sa maison ne semblaient pas liés à l'argent. La simple qualité des robes qu'elle portait indiquait qu'elle disposait d'un certain confort. Pour autant elle avait été très troublée à la simple idée de pouvoir s'installer dans la maison des parents de Lania. Cette dernière se doutait bien de quelques raisons possibles mais elle n'avait pas d'élément concret pour confirmer ces suppositions. Dans tous les cas, la visiteuse vivait seule et cette visite lui ferait voir des gens en dehors du travail peut-être même qu'elle se ferait de nouveaux amis.



Lania se demanda comment elle pouvait faire visiter sa maison, la plupart des membres de sa famille risquait de ne pas être là mais au moins la ménagerie, elle, pouvait occuper un temps fou à condition qu'on aimait les bêtes.



Alors qu'elle attendait, son esprit dériva vers des souvenirs plus anciens. Elle se remémorait les précédentes personnes qui avaient visiter sa maison et leur comportement. Sa précédente équipe n'avait manifesté aucun enthousiasme en visitant les locaux mais Lania les connaissait suffisamment pour savoir qu'en réalité ils avaient apprécié la simplicité de la maison. La preuve était qu'ils étaient revenus après.



Lania fut tirée de sa rêverie au bon moment par les pas d'une jeune femme se rapprochant d'elle. Elle risquait en effet de glisser vers sa mélancolie habituelle quand elle pensait à son ancienne équipe de travail.



Hey ! Bonjour Callista, comment vas-tu aujourd'hui ?

Callista dépêcha son pas pour arriver plus vite devant Lania et lui fit un grand sourire. Elle portait une robe toute simple aujourd'hui, telle une femme du peuple, mais avait ajouté une fleur dans ses cheveux. Elle enlaça la jeune femme et avait visiblement l'air très ravi de la revoir.



Bonjour Lania. Je vais très bien, merci, et toi ? Désolée pour le retard mais j'ai du aller visiter une petite patiente de l'Orphelinat.



Callista regarda la jeune femme puis leva les yeux en direction de la maison.



Nous y voici enfin....


La maison était en faite un regroupement de plusieurs maisons : plusieurs habitations étaient réunies en une seule. Il n'y avait donc pas d'unicité de la façade et le style architectural n'avait rien de particulier au premier abord. En revanche un mur d'enceinte de plusieurs mètres de haut, caché ce qui devait être le jardin. La réunion des différentes maisons avaient permis de créer un unique jardin.



Lania rendit son étreinte à Callista et l'invita à la suivre en engageant la conversation. Lania nota intérieurement la tenue de la jeune femme, elle avait choisit une tenue très simple pour visiter une maison de marchand. Elle paraissait très naturelle et très détendue et la joie manifeste de Callista était en train de contaminer Lania.



Enfin ? Tu attendais ce moment avec plus d'impatience que ce que j'aurais pu penser. Dans ce cas, je ne fais pas te faire attendre plus longtemps.



Elles se dirigèrent vers la porte d'entrée : une porte massive en bois qui semblait ancienne et défiait le monde extérieur d'entrer ici comme dans un moulin. Lania utilisa le heurtoir sur la porte et rapidement un individu vint leur ouvrir : un homme assez âgé dans une tenue très formelle. il s’apprêtait à dire quelque chose lorsqu'il reconnu Lania. Il s'effaça alors après avoir salué de la tête et laissa les deux jeunes femmes entrer dans le hall, puis il referma la porte. Il n'y avait pas de veste à prendre et s'en retourna vers ses occupations.



Bon à vrai dire, il y a quelques serviteurs mais généralement je me débrouille seul... à part peut-être pour la cuisine et le ménage. Si tu veux quelque chose à manger ou à boire, n'hésite pas !



Le hall d'entrée était une grande pièce où les couleurs rouges et blanches dominaient. On avait essayé de meubler la pièce pour donner une impression de chaleur et d'accueil avec le minimum de mobilier. Un seul tapis, deux meubles et quelques fauteuils parsemés l'endroit. Des tableaux représentant des navires en mer, des éléments du folklore canthien ou encore un paysage étaient accrochés aux murs. Une certaine neutralité régnait dans l'endroit, il s'y trouvait exactement ce qu'on s'attendait à y trouver mais rien de plus. Plusieurs portes et deux escaliers menant à l'étage complétaient le décor. Deux personnages armés discutaient doucement en haut d'un des escaliers.



Le hall d'entrée, il n'y a pas grand chose à faire ici et tu te doutes de sa fonction. Est-ce que tu souhaiterais voir quelque chose en premier ?


Callista observe le hall d'entrée qu'elle trouve déjà très impressionnant. Elle jette un œil aux gardes et répond, tout en étant totalement absorbée par le décor.


Bien que je sois très impatiente de visiter la ménagerie, je te laisse le soin de choisir et me guider


Lania réfléchit. Quelle pièce pourrait bien intéressée Callista ? Il y avait pas mal de pièces intéressantes et d'autres plus fonctionnelles. Lania en savait encore peu sur Callista pour savoir où la mener en premier. C'était peut-être l'occasion de cerner ce qui intéressait la jeune femme. Qu'aimait-elle en faite ?



Ca dépend... Je peux te mener à ma chambre, mais cela reviendrait à t'en faire découvrir beaucoup sur moi finalement.



Lania regarda les deux gardes en haut des escaliers qui continuaient à discuter sans paraître se soucier des deux jeunes femmes. Elle pensait savoir où se trouver sa mère si elle était présente mais pour les autres... Son père n'était pas là en toute logique. Est-ce qu'il valait mieux que Callista rencontre tout de suite des membres de sa famille ou plus tard ?



Mais tu préfères sûrement voir une autre pièce ! Nous disposons d'une bibliothèque superbe ! C'est une des pièces les plus grandes de la maison. Sinon il y a le salon si tu aimes les objets exotiques.

Je te laisse choisir par quoi tu préfères commencer.



En attendant la réponse de Callista, elle se dirigea vers un des meubles et toucha la petite statuette de Dwayna posé dessus. Une histoire de visite et de dialogue, la déesse de la vie paraissait un bon protecteur pour aujourd'hui.


Callista se tourna vers Lania, montrant soudainement un vif intérêt en entendant le mot "exotique", elle adorait ce qui venait d'ailleurs. Elle était passionnée par les voyages et les cultures étrangères, Lania avait piqué dans le mille.


Hoo, je veux bien visiter le salon en premier.


Lania emmena Callista par une porte sur le côté et ils débouchèrent sur un grand salon, plus grand encore que le hall. Il semblait avoir été meublé dans le même style que le hall avec un grand tapis, des fauteuils dans les coins, des tableaux et quelques meubles. Cependant, au milieu de la pièce se trouvait une grande table avec ses propres chaises témoignant de l'utilité de la salle. L'éclairage venait essentiellement de bougie sur des candélabres donnant une ambiance tamisée à la pièce, en effet le lustre au dessus de la table n'avait pas été allumé.



La salle de réception. On l'utilise peu par rapport à d'autres pièces.



Lania traversa la pièce, s'arrêtant devant une nouvelle porte et laissa le temps à Callista de la rejoindre et peut-être d'examiner le salon. De son côté, elle ne semblait pas considérer cette pièce comme intéressante, puis elle ouvrit la porte et s'engouffra dans la pièce suivante.



Un nouveau salon éclairé par deux fenêtres se présenta. La lumière envahissait toute la pièce révélant un petit groupe de fauteuil autour d'une table basse presque au milieu de ce salon, quelques verres étaient bien rangés sur un meuble juste derrière. Sur les murs quelques tableaux représentant des monstres et des paysages typiquement canthien. La pièce possédait en plus plusieurs armoires contenant des livres et divers objets. Une table en verre se trouvait dans un coin, on pouvait y voir une carte à travers. Enfin une table à dessin complétait le décor bien qu'elle ne semblait pas correspondre à l'ambiance locale.



Le salon canthien. Je pense que tu va y trouver des choses intéressantes.



Lania laissa à Callista le temps de regarder ce qu'elle voulait puis elle lui indiqua une des armoires où était rangé de drôles d'objets : une lame étrange parsemée de runes, un masque avec des cornes, un cube vert translucide contenant un poisson figé, une fleur en pierre au réalisme surprenant.



Je te laisse essayer deviner ce que c'est ? Ou je vends la mèche tout de suite ?


allista s'approcha de l'armoire et observa les objets attentivement, ils semblaient provenir d'une autre époque, d'un autre continent. Elle se pencha pour les regarder de plus près. Le masque et la lame lui faisaient penser à des objets pouvant provenir de Cantha mais elle n'avait pas eu l'occasion d'en apprendre beaucoup sur ce continent. On lui avait bien raconté quelques histoires sur certains guerriers ou démons, entre autres, mais pas assez pour qu'elle puisse reconnaitre les objets.



Ces objets sont fascinants... d'où viennent-ils ?


Tu n'essayes pas de faire des suppositions ? Ce sont tous des objets venant de Cantha, je suppose que tu l'avais deviné.



Lania indiqua l'étrange lame bien plus longue qu'un bras, d'une couleur sombre et agrémenté de dessins complexes et mystérieux. Autrefois elle devait luire de magie mais aujourd'hui, elle gisait là comme l'arme d'un adversaire vaincu depuis longtemps. Et c'est ce qu'elle était.



C'est une lame d'un Shiro'ken. Je ne sais pas si tu connais l'histoire canthienne, je te l'a raconterais sinon.



Lania adressa un sourire à Callista, il était facile de deviner que les Amakiir avaient des liens avec ce lointain pays.



Les Shiro'ken étaient des troupes d'élites du dénommé Shiro Tagachi, un traître revenu d'entre les morts avec de sombres dessins, pour faire court. Des humains de tout bord se dressés contre lui. Certains Shiro'ken disposaient de plusieurs de ces lames comme bras, ils les maniaient avez une aisance surnaturelle sans que jamais elles ne s'entrechoquent ni touchent leur corps. Elle n'a jamais perdu son tranchant même après que Shiro fut défait lors de la Bataille du Palais de Raisu. Il emporta avec lui les Shiro'ken avec lui dans la mort, son âme gagnant le Tourment.



Le masque de son côté était très étrange. Deux fentes indiquaient l'emplacement pour les yeux mais tout le reste était d'une complexité incroyable. Un grand arc de cercle de métal se trouvait au dessus du front et l'encadrait. L'arc de cercle était à peine moins épais que la largeur d'un visage. Sur cet étrange ensemble se trouvait six cornes, deux ressemblaient à celle d'un taureau qui suivait le cercle avant de remonter vers le ciel, les quatre autres étaient des carrés à la fonction inconnu. La bouge du masque elle-même était étrange, on aurait dit qu'il n'y avait pas d'orifice pour faire sortir les sons de la bouche, à la place un motif étrange en étoile occupait tout l'espace jusqu'au yeux.



C'est un masque de prêtre Kurzick de la forêt d'Echovald. Aussi étrange que cela puisse paraître, les canthiens prient, enfin aujourd'hui impossible de savoir, les six dieux. Le masque date de l'époque où seuls cinq dieux étaient reconnus. La forêt d'Echovald était un endroit très étrange mais j'aurais l'occasion de tant parler plus tard si cela t’intéresse.



Lania s'arrêta devant les deux objets suivant attendant que Callista reprenne la parole.


Oui, c'était avant que Kormir ne devienne notre Déesse vénérée....



Callista sourit à Lania. Elle regarda le masque et pensa qu'il ne devait pas être commode à porter. Ensuite, elle posa ses yeux sur le cube translucide et demanda, en le désignant :



Qu'est-ce donc ?


Lania trouvait le sourire de Callista étrange, il avait cette faculté à toujours montrer son optimisme et sa joie de vivre sans jamais laisser une seule marque, une seule ride sur son visage. Elle souriait facilement et jamais son sourire ne paraissait jamais comme si à la place des yeux, c'était lui le vrai reflet de son âme.



C'est un morceau de la Mer de Jade. Aujourd'hui elle a disparu mais lorsqu'elle se pétrifia, tous ses habitants se retrouvèrent pétrifiés à l'intérieur. C'est cela que tu voies. D'après ce que je sais, des monstres marins énormes pouvaient être vu emprisonné dans le jade dans les carrières exploitées par les Luxons. La Mer s'était pétrifiée en jade et c'était devenu une ressource importante dans l'Empire.

Tu te doutes de ce qu'est la dernière pièce ?

Callista fit non de la tête. Elle avait beau réfléchir à ce que cela pouvait être, elle ne trouvait pas.



Malheureusement, je n'en ai aucune idée.


C'est une fleur pétrifiée d'Echovald. Lorsque Shiro Tagachi mourut, il pétrifia la mer voisine : la Mer de Jade, mais aussi la forêt des Kurzicks. Les énormes arbres de la forêt se retrouvèrent changer en pierre ainsi que toute la végétation. les Kurzicks bâtirent des cathédrales gothiques dans cette pierre mais la forêt elle, mit longtemps avant de réussir à regagner du terrain sur le sol de pierre. Les gardiens, une race de protecteur de la forêt tombèrent dans la folie après cet événement et commencèrent à s'en prendre aux humains qu'ils jugeaient responsable du drame. Je me demande si ce n'était pas plus du réalisme que de la folie en fin de compte. Heureusement qu'ils ne connaissent pas les charrs.



Lania se retourna et indiqua une autre étagère.



Là bas il y a des cornes de ses créatures, et à côté tu trouveras une flûte de Gaki et diverses griffes de créatures locales. Il y a encore pas mal de choses à voir. Dis moi si tu as des questions ou si tu veux visiter une autre salle.


Callista semble étonnée.



C'est incroyable ! Ta famille a gardé toutes ces choses depuis toutes ces années ? C'est impressionnant de pouvoir observer ce genre d'objet en vrai.



Lania sourit devant la réaction.



Beaucoup de chose viennent de mon arrière grand-mère qui a beaucoup voyager. Je pourrais parler des jours d'elle. Toutefois je pense que tu as du comprendre que le sang canthien est encore fort dans ma famille.



Lania hésita à dire quelque chose, elle réfléchit mais préféra changer de sujet.



Nous avons eu la chance d'avoir les moyens de garder beaucoup de souvenir de mes ancêtres et nous avons dans ma famille toujours eu beaucoup de respect pour notre passé et nos aïeuls. Du coup il existe aussi un certains nombres de souvenirs Ascaloniens mais pas ici et il y a un petit salon élonien.

Tu n'as pas encore vu la plus belle pièce en tout cas.



Lania montra du doigt une étrange structure sur la plus haute étagère de l'armoire. Elle se mis sur la pointe des pieds et tira une immense maquette de jade et de pierre. La maquette semblait très lourde et elle se dépêcha de la poser sur la table du salon.



Ouf ! C'est une maquette du Temple des Moissons lors de la mort de Shiro.



Le temple était perdu au milieu d'un tourbillon d'eau fossilisé. L'artiste semblait avoir travailler le moindre détail pour rendre le temple fidèle à l'original et les vagues stoppées dans leurs ascensions ou leur chutes.



Lania s'assit dans un des fauteuils.



Je te laisse regarder tout ce que tu veux même les livres ici parlent de Cantha et de son histoire. Et dans ce meuble, il y a des jeux canthiens. Si tu rêves d'en savoir plus sur Cantha, tu es au bon endroit.


Lorsque Lania prononça la mot "élonien", Callista eu un temps d'arrêt et se mit à penser à sa défunte mère qui avait des origines éloniennes. Elle voulut le dire mais hésita et se rétracta. Elle se rapprocha de la maquette afin de l'admirer dans tous ses détails. Elle était magnifique.

Callista se tourna en direction de Lania.



Des jeux canthiens ? Tu veux bien me les montrer ?


Lania ouvrit le meuble sur lequel se trouvait les verres. Dedans on pouvait voir d'autres verres ainsi qu'un certain nombre de bouteilles pleines et sur le côté des coffres. Lania attrapa deux coffrets et les ouvrit après les avoir posés sur la table. Dans le premier se trouvait un jeu de carte avec des représentations étranges, dans le second des pièces d'un jeu apparemment complexe.



Lania regarda Callista dans les yeux puis lui adressa un sourire avant que sa gêne devient visible.



Je vais t'avouer quelques choses... Je ne sais pas du tout y jouer... Mais il y a les règles dans les boites si ça t’intéresse.


Callista se mit à rire et lui dit d'un air complice.



Et bien, nous pourrons y jouer et apprendre les règles ensemble, si tu veux bien ?


Pas de problèmes si c'est ce que tu veux faire, j'apprendrais quelque chose au passage. Un comble, c'est toi qui va m'apprendre des choses sur ce qu'il y a chez moi...



Lania adressa un clin d’œil à Callista.



Par lequel tu veux commencer ?


Callista vint s'asseoir à côté de Lania et prit le coffret dans lequel il y avait des cartes. Sur celles-ci se trouvaient des illustrations magnifiques qui attirèrent son regard. Sur la première était dessinée une sorte de mage, une femme dont le peu de vêtement, qui recouvrait ses formes généreuses, était enflammé. Ses cheveux étaient également représentés sous forme de flammes. Ses pieds posés sur la braise. Elle tenait un bâton dont le haut semblait être un soleil. Le dessin et la couleur étaient d'une qualité exceptionnelle.



Ces cartes sont magnifiques ! Alors comment joue-t-on à ce jeu ?



Callista sorti délicatement les cartes du coffret et aperçu les règles du jeu tout au fond. Elle prit le carnet qui laissait présager des règles un peu complexes, vu son épaisseur, le prit et le lit à voix haute.



"Les mages et la Pierre de Sang".... tiens ça peut être intéressant...



Jeu de stratégie qui se joue à 2 joueurs ou plus. Chacun incarnant un puissant sorcier ayant ses propres cartes. Celles-ci sont en quelques sortes les créatures, armes et/ou sorts que le sorcier peut invoquer.



Les cartes sont divisées en quatre couleurs et représentent quatre types de magie :

Blanc : le moine

Noir : le nécromant

Rouge : l'élémentaliste

Bleu : l'envouteur



Chaque joueur choisit ses cartes avant le début de partie...



Callista s'interrompu et regarda la réaction de Lania.


Tu veux que je continue ? Le carnet est assez épais ?



Lania s'enfonça dans son fauteuil et écouta Callista lire les règles contenues dans la première petite boite. De magnifiques cartes se trouvaient dedans, mais visiblement ce n'était pas un jeu canthien, le style graphique et le nom du jeu semblait plus venir d'un jeu tyrien. Quelqu'un avait du venir y jouer ici et l'avait rangé dans le meuble. Cela ne semblait pas distraire Callista qui se plongea dans la lecture des règles. Lania attrapa un paquet de cartes et commença à regarder les images représentant des personnages dotés de grands pouvoirs ou des animaux sauvages voir parfois mythiques. Quoique le dessinateur avait un certain talent pour anticiper des choses qu'il ne devait pas avoir connu. Lania s'arrêta sur la représentation d'une jeune femme blonde, qui comme les autres était dotée d'une apparence voluptueuse savamment mis en avant. La rôdeuse se dit que le dessinateur avait du prendre Callista comme modèle pour ce dessin, elle regarde le nom de la carte : La Dame de l'Espoir. Lania fronça les sourcils. Brusquement Callista arrêta sa lecture et demanda à Lania si elle devait continuer.



Comme tu veux, c'est toi qui voulait les voir. Si tu veux juste voir à quoi ils ressemblent, pas de soucis. Si tu veux y jouer, pas de problème non plus. Il y a peut-être des jeux plus simples aussi. Au pire tu reviendra une autre fois pour y jouer.

Oui, je suis d'accord avec toi. Cela me donnera une excuse pour revenir comme ça.



Callista lança un regard complice à Lania et reposa les règles dans le coffret. Elle observa un moment Lania qui regardait encore les cartes. Elle était si particulière et Callista se sentait à l'aise avec elle. Se raclant tout doucement la gorge, Callista demanda :

Lania, serait-il possible d'avoir quelque chose à boire ?



Lania rangea les cartes, elles lui rappelaient finalement un autre jeu auquel elle savait jouer. Elle pensa à sa mère, une pointure en matière de jeu. Callista se racla doucement la gorge, Lania leva les yeux et remis les cartes dans le coffret puis le referma. Callista demande alors à boire quelque chose. La jeune femme ne semblait pas du tout gêné d'être ici et elle respirait de joie de vivre. Tout en parlant, Lania regarda ce que contenait le meuble, il y a avait au moins une vingtaine de bouteille entreposée là-dedans.



Pas de soucis. Tu veux boire quelque chose de particulier ? Il y a pas mal d'alcool là-dedans mais ce sont plutôt des alcools fort quoiqu'il y a quelques apéritifs. Si tu veux quelque chose de frais, on peut aller à la cuisine.



Lania regarda Callista en attendant ce qu'elle allait décider. Elle avait l'impression que la jeune médecin était suffisamment heureuse pour que toutes autres émotions passent en second plan. Du coup il était difficile de lire en Callista mais son bonheur contaminait Lania imperceptiblement.






Ho merci, mais je ne bois pas du tout d'alcool. Je préfère quelque chose de frais.


Lania se leva et tendis une main à Callista pour l'aider à se lever. Elle rangea soigneusement les boites et encore plus soigneusement la maquette. Quand la pièce fut rangé, elle ouvrit la porte à Callista et l'invita à retourner dans le grand salon. Elle ferma la porte et entraîna la jeune médecin vers une autre entrée qui déboucha dans une nouvelle salle faisant office de couloir. La porte suivante déboucha dans une grande cuisine où une odeur de curry flottait dans l'air. Seule une petite partie de l'endroit semblait être utilisait actuellement. Un individu était assis sur une chaise, se balançant, parfois dangereusement, sur deux pieds. Il tenait dans ses mains un livre et semblait en pleine lecture. L'homme était mince et grand et une tablier à la propreté douteuse lui enserrait la taille. En revanche, on pouvait distinguer une tenue tout à fait sophistiqué et parfaitement propre en totale contradiction avec la crasse du tablier qui se trouvait par dessus.



Lania entra dans la pièce et l'individu releva la tête et découvrant la jeune rôdeuse, manqua de tomber de sa chaise, se rétablit par chance sur ses pieds et après s'être levé, salua avec une grande formalité. Lania étouffa un rire en voyant cette scène : une cascade ratée et un homme habillé d'un tablier crasseux faisant une révérence formelle devant elle. Lania s'écarta pour permettre à Callista d'entrer.



Callista, voici Christophe, Christophe voici Callista, une de mes....



Lania hésita sur le mot suivant, elle se tourna vers Callista pour avoir son approbation.



Amies ?



Puis elle reprit.



Elle me rend une petite visite. Christophe est... euh... ba c'est Christophe, je crois qu'il est sommelier mais il adore la cuisine alors il a passé un accord avec la cuisinière. Bref je ne suis pas sûr de bien comprendre ce qu'il se passe.



Christophe s'empressa de faire un baise-main à Callista et de lui demander ce qu'elle désirait. Il allait conseiller divers breuvages lorsque Lania le coupa en lui indiquant que la visiteuse ne voulait pas d'alcool. Christophe sembla réfléchir et indiqua qu'il avait de quoi satisfaire les désirs de Callista. Il se retira quelques instants et revint les bras chargés de divers ustensiles, bouteilles et verres. Afin de faire frais et frais, il proposa un jus d'orange : les oranges venaient d'arriver et sortaient de la chambre froide ou un lait-grenadine. Mais il était capable de faire quelques choses de plus sophistiqués, il connaissait les goûts de Lania mais serait ravis de faire plaisir à Callista.

Lania invita son amie à choisir. Elle se hissa que une table de travail et s'assis dessus en attendant la réponse.






Callista, entendant Lania étouffer un rire, fit son pas plus rapide et de positionna afin de voir ce qui avait pu la faire rire. C'est ainsi qu'elle découvrit Christophe, qu'elle trouva amusant, elle aussi, mais ne le laissa pas paraître par politesse. Elle se demanda comment un tablier pouvait être aussi sale, cet homme devait passer son temps en cuisine... Elle acquiesça lorsque Lania prononça les mot "amies" et s'avança un peu plus dans la cuisine afin de regarder de plus près ce que Christophe avait posé devant elle.



Bonjour Christophe ! Je suis enchantée de faire votre connaissance...



Les oranges fraiches avaient l'air de très bonne qualité, comme celles qu'elle buvait étant plus jeune et ceci lui donna envie d'y goûter. Elle n'en consommait pas beaucoup depuis un certain temps, son habitude était plutôt de boire du jus de pomme de la région.



Je veux bien goûter un peu de jus de ces oranges.



Callista se tourna vers Lania comme pour avoir son approbation et attendit de voir ce qu'elle allait prendre. Elle était si surprenante parfois.


Christophe saisit l'occasion d'effectuer une petite vengeance et il demanda à Lania si comme d'habitude, elle prenait sa double dose de Vodka ? Lania regarda le sommelier entrain de vérifier la cuisson de son plat au curry, avec une surprise non feinte, puis elle se repris et lâcha un : ah, c'est donc la guerre ! Christophe sourit et remit le couvercle sur la casserole, il se retourna et commença à presser des oranges, après la confirmation que Lania en prendrait un également. Il passa le jus dans une passoire et remplit deux verres puis les tendit aux deux jeunes femmes avec un sourire. Il en profita pour complimenter Callista sur sa beauté.



Lania pris son verre de jus d'orange et lança un regard noir à Christophe. Elle n'avait pas demandé quelque chose de plus original d'une part pour réserver la surprise pour plus tard à Callista, d'autre part pour ne pas se mettre en opposition avec Callista.



Je crois que nous allons laisser ce cher Christophe à son travail, Callista.



Elle se retourna pour sortir de la cuisine mais juste avant de quitter la pièce, elle tourna la tête et lâcha un sournois :



Tu me le paieras ! Ma vengeance sera terrible !



Pour seule réponse, le sommelier adressa un coucou de la main avec un grand sourire. Lania sortit avec un sourire en coin, puis se retourna vers Callista prêt à encaisser son rire.



Ne me dit pas que tu veux visiter la cuisine !

Tu veux voir t’asseoir peut-être ou tu veux voir une autre pièce ?


Callista avait entendu la question de Lania mais elle était encore totalement absorbée par Christophe et la scène qui venait de se dérouler devant elle. C'était bien la première fois qu'un "personnel" de maison osait lui faire un compliment. Cet homme ne ressemblait pas du tout à un cuisinier ordinaire. Elle l'observa encore à travers l'espace de la porte ouverte. Elle sentait bien qu'il y avait un rapport particulier entre Lania et cet homme.



Pardon ? ..... non pas la cuisine....

Callista reprit ses esprits.



Oui, pourquoi ne pas nous asseoir un instant pour boire ce délicieux jus d'orange. Est-ce que tu penses que tu pourrais me montrer les chambres ensuite ? Vu que tu m'avais gentiment proposé de venir m'installer quelques jours ?


Lania regarda la stupeur de Callista et se rendit compte tardivement que la scène qui venait de se passer n'était pas du tout ordinaire. Elle rougit doucement mais retrouva très vite sa contenance. Callista avait le port et l'éducation de quelqu'un de la haute société. Sa tenue en revanche était aujourd'hui usuelle et sa gentillesse faisait qu'on oubliait rapidement à qui on avait affaire. Lania, elle, était une rôdeuse qui ne passait pas la plus grande partie de son temps à fréquenter des marchands et des nobles contrairement à son frère.



Excuse moi pour cette familiarité, c'est un peu long à expliquer. Disons pour faire simple que mon père a la fâcheuse tendance de vouloir sympathiser avec ses employés et de les tutoyer en privé. Vu que tu es présentée comme mon amie et pas une cliente, tu as assisté à cette scène... Et encore lui ce n'est pas le pire.

Tant que ça ne perturbe pas leur travail, personnellement je m'y fais mais si ça te gêne ou même si tu préfères que cela soit autrement, surtout dit le moi.



Lania savait comment se devait se comporter le personnel lors des grandes occasions et ça n'avait rien à voir avec ce genre d'attitude. Elle espéra que cela ne troublait pas trop Callista, qui pourrait de loin préférer le comportement plus réservé de ses propres domestiques.

Tout en lui expliquant cela, elle emmena Callista à l'étage en repassant par le hall d'entrée, les deux gardes ne se trouvaient plus ici. Elle tourna à gauche et passa une porte pour s’engouffrer dans un couloir, elle prit encore à gauche et suivit le couloir qui tourna une dernière fois à droite cette fois-ci. Elle passa devant plusieurs portes puis sembla arrêter son choix sur une porte au milieu du couloir.



Celle là n'est pas mal de mémoire.



Elle actionna la poignée afin de vérifier que la porte n'était pas fermé. Elle ne l'était pas. Elle entra.

La pièce était grande et spacieuse, deux grandes fenêtres servait à éclairer la pièce. La décoration était succincte : un tableau représentant des renards jouant dans une forêt au dessus d'un meuble, une armoire, une table avec deux chaises. Un lit double place avec une table de chevet et quelques candélabres complétaient le mobilier. La salle était propre bien qu'un peu de poussière commençait à se poser. Deux portes du côté gauche pièce pouvaient aussi se voir.



Ce n'est pas une pièce très utilisés, c'est une chambre d'ami pour les "longues" visites et pas pour recevoir quelqu'un quelques jours. La porte à droite donne sur une salle de bain privée et la deuxième sur un petit bureau. Remarque, tu préfères peut-être une pièce aménagée si tu veux juste rester quelques jours.



Après un instant de réflexion, Lania reprit.



Elle est un peu éloignée des chambres occupées, tu seras donc au calme. Mais tu préfères peut-être une chambre à côté de la mienne. Je crois qu'il y en a une mais elle est plus petite et il n'y a pas de salle de bain privative.



Lania embraya tout de suite, pensant peut-être que Callista préférait le calme.



Oh et bien sûr, cela veut bien sûr dire que tu peux rester autant de temps que tu veux. Quelques jours ou plus si tu te sens bien ici.


Callista examina la pièce et le peu de meubles qui y étaient entreposés. Cela ressemblait un peu à chez elle, un espace grand et un peu froid. La pièce ne lui plaisait pas vraiment, mais elle était déjà si contente de partager du temps avec Lania, si rassurée de sentir une maison vivante que cela n'avait pas d'importance. Elle n'avait pas du tout envie d'être seule, elle l'était déjà si souvent. Ne voulant pas froisser Lania, elle répondit :



Cela me va très bien. Tu es déjà tellement gentille de me laisser venir quelques temps chez toi.



Lania avait choisit cette pièce car c'était la plus grande des chambres vides, la plus lumineuse et que Callista pourrait y être tranquille mais l'expression qui passa sur le visage de cette dernière fit réviser son jugement à Lania. La jeune médecin se montra d'une politesse exemplaire et fit un autre de ses sourires désarmants avec un compliment en prime.

Lania aurait du lui laisser cette chambre, cela valait mieux que de l'installer à côté d'elle. Lania réfléchit, elle se sentait mal rien qu'à l'idée de laisser Callista peinée ou du moins inquiète alors qu'elle pouvait l'éviter. La rôdeuse chercha un moyen de présenter cela poliment.



Ecoute Callista... tu peux venir dans la chambre à côté de la mienne si tu préfères, tu aura vu sur le jardin. Et puis si tu veux, tu peux même essayer différentes chambres pour voir celle que tu préfères. Parfois c'est juste une question d'orientation de la pièce.



Lania ne croyait pas une seule seconde à ces arguments mais elle voulait offrir à Callista l'opportunité de choisir sans considération de politesse. Sa réponse lui dirait si la rôdeuse s'était trompée ou non.

Callista se retourna vers Lania montrant de l'intérêt. Elle préférait en effet être au plus près d'elle, après tout, c'était surtout pour elle qu'elle allait venir passer quelques jours dans cette maison. Elle avait toujours eu de grandes chambres lumineuses et elle n'était pas contre un peu de changement.



La chambre donnant sur le jardin m'ira très bien, d'autant plus si elle est proche de la tienne. Peut-être pourrais-je découvrir certains autres de tes mystères....



Callista se mit à rire d'un air complice. Elle trouvait Lania très mystérieuse et n'avait jamais eu d'amie aussi passionnante. Cela lui changeait des amis qu'elle avait eu jusqu'à présent, souvent des nobles prétentieux, ne pensant qu'à eux même.....Peut-être était-ce une des raisons pour lesquelles elle était très solitaire ? Callista réalisa qu'elle s'était plongée dans ses pensées un instant. Elle reprit ses esprits et se dirigea vers Lania.



Je peux voir cette chambre ?


Mystérieuse moi ? Sans doute, sans doute, cela fait partie du charme non ?



Lania pensa qu'elle avait finalement raison. Callista avait saisi l'occasion de ne pas occuper cette chambre mais de venir au plus prêt de Lania. Elle avoua même que c'était être plus prêt de Lania qui l'intéressait. La politesse cédait le pas sur l'envie mais au moins cette fois Callista avait l'air vraiment contente et enthousiasme. Elle se projetait même dans l'avenir et la possibilité qu'elle s'installe ici semblait prendre forme dans sa tête. Lania nota quelque chose qu'il était en fait assez facile de connaitre l'état de gaieté de Callista : si elle contente, elle communiquait sa joie naturellement et inconsciemment, sinon elle devenait plus réservé.



Elle donnait l'impression d'une jeune écolière, tout excitée à l'idée d'aller passer une nuit chez une amie. Lania se dit que cela avait dû manquer à Callista dans sa jeunesse, comme si elle essayait par le biais de Lania de rattraper tout le retard qu'elle avait dans l'établissement de relations d'amitié et des joies qui allait avec.



La rôdeuse avait eu de la chance de pouvoir se faire de vrais amis, en dehors des milieux marchands de sa famille ou de la noblesse et de ses apparences comme pour Callista. En revanche, c'était la première fois qu'elle rencontrait une femme comme Callista. Pour la Lania, Callista était tellement tournée vers les autres, qu'elle avait du se refermer sur elle-même pour ne pas souffrir pour de multiples raisons.



Lania n'avait pas l'occasion de faire le bien souvent. La guerre, l'Ordre, les marchands étaient plus propice à la violence, aux trahisons et aux jeux de dupes. Pourtant, avec ce brin de jeune femme dénommé Callista, il était possible de la rendre heureuse, il n'y avait plus qu'à savoir si cela pouvait être réciproque.



Veuillez me suivre, Mademoiselle.



Lania fit une révérence à Callista et l'emmena dans une autre partie de la maison, remontant le couloir et prenant une autre direction, ils ne tardèrent pas à arriver devant un garde. Ce dernier après des salutations et un échange de politesse laissa passer sans encombre les deux jeunes femmes.



Dans cette partie, n'essaye surtout pas d'ouvrir une autre porte que la tienne si tu t'installes dans cette chambre. La plupart des autres sont occupés.



Lania arriva enfin devant une porte qu'elle du ouvrir avec une clef. Elle entra soulevant un petit nuage de poussière.



Désolé, cette chambre étant à côté de la mienne, elle me sers parfois de débarras.



La pièce possédait une unique fenêtre en son milieu donnant cette fois sur le jardin. Un lit double se trouvait dans un coin. La chambre possédait aussi une armoire, un meuble et une table de chevet mais l'espace était bien plus réduit et il n'y avait pas de table et de chaises, juste un fauteuil un peu élimé dans un coin. Un tas de caisses, des vêtements et divers babioles se trouvaient posés à côté du lit. Enfin une porte se dessinait à droite de la pièce.



Désolé pour le bordel... Je n'avais pas prévu que tu veuilles plutôt venir ici. Rien d'exceptionnel, de vieilles robes à moi et des souvenirs. La porte donne sinon sur un bureau, il est assez grand mais il est vide pour le moment.



Lania laissa Callista examiner la pièce à sa convenance.


Callista entra dans la pièce. Elle eut presque envie de rire, elle n'avait pas du tout l'habitude du désordre. La poussière qui se trouvait dans cette pièce lui faisait en effet penser plutôt à un grenier. Callista pensa que cela allait lui convenir tout de même. Elle se dirigea vers le lit et s'assit dessus. Il y avait des vêtements juste à côté, de jolies robes et Callista se demanda si Lania les avait déjà portées. Elle ne l'avait jamais vue en robe.



Cette chambre m'ira très bien, merci Lania.



Elle jeta un œil au tas de caisses et aux babioles. Il y avait là encore des choses qu'elle ne connaissait pas. Elle regarda à nouveau Lania qui se tenait toujours près de la porte.



Je vois que tu as accumulé pas mal d'affaires, toi aussi.


Lania vient s’asseoir à côté de Callista.



Tu as raison, je suis une grande conservatrice mais il n'y a pas grand chose de vraiment important ici. De vieux jeux auquel je n'ai plus l'occasion de jouer, ainsi que des livres. Du coup je les mets ici, mais j'aurais rangé tout cela si tu viens ici.

Je sais que ce n'est pas très distingué comme chambre mais ... Elle sera propre et rangé. Des endroits où mettre mon bordel, il y en a plusieurs.



Lania se passe une main dans les cheveux qu'elle portait court, une vieille coutume militaire qui ne la féminisait pas vraiment. Elle changea de sujet



Tu as sans doute remarqué que je ne suis pas très robe et j'avoue que je n'y connais rien. Je t’appellerais à l'aide si je dois en mettre une.



La chambre te plait on dirait. La mienne est une porte à droite. Sinon, le bureau est vide mais je ferais mettre un bureau, une chaise et des armoires.



Lania regarda Callista.



Qu'est ce que tu veux voir maintenant ?




Callista l'observa passer la main dans ses cheveux, elle la trouva particulièrement jolie à ce moment là. Elle pensa qu'elle était belle même sans robe mais n'osa pas le lui dire. Callista fit mine de réfléchir mais elle savait déjà ce qu'elle voulait voir, elle mourrait d'envie de découvrir les animaux de sa ménagerie.

Penses-tu qu'il serait possible de voir les animaux dont tu m'avais parlé ?


Le clou du spectacle ? Lania sourit à Callista et l'emmena voir le jardin. Elles sortirent de la chambre que Lania referma à clef puis redescendirent à rez-de-chaussée. Après avoir passé plusieurs portes et vu plusieurs gardes, elles débouchèrent sur le jardin. L'endroit était calme, une petite fontaine simple se trouvait au milieu entourée de bancs en pierre. De nombreux arbres divers parsemaient le jardin. Si la pelouse et les fleurs semblaient bien entretenues, l'ordonnancement général faisait penser qu'on avait laissé la nature choisir comme se développer dans le jardin. De temps en temps, on pouvait voir les traces d'ancien murs de séparation qui avaient été abattus pour faire un jardin unique. Seul un imposant mur d'enceinte encadré le jardin.



Lania emmena Callista vers le fonds du jardin. En chemin elles s’arrêtèrent devant un félin : un lynx, qui somnolait dans le jardin et déclina même leur adresser un regard. Lania proposa de ne pas le déranger.



La plupart des animaux peuvent se balader dans le jardin, ils ont l'habitude des hommes.



Précisa Lania. Ils arrivèrent enfin devant un bâtiment ressemblant à une grange. Lania entra d'un pas sûr, la prote était déjà ouverte.



Je ne met pas en cage mes compagnons.



En effet, dans la grange plusieurs animaux semblaient vivre en harmonie occupant chacun un coin à leur convenance. Le plafond était occupé par une colonie d'araignée arboricole. Un coin regorgeait de paille où des ours semblaient dormir. Toute une partie de la grange semblait occupée par des loups qui s'amusaient entre eux. L'étage comportait plusieurs nids de volatiles.



Derrière, il y a une marre pour des drakes. Tu pourras aussi voir des moas dans le jardin mais ils sont assez craintifs, le lynx adore s'amuser avec eux. Il y aussi un chenil, les gardes utilisent pas mal de chiens, et une "volière".



Lania était radieuse comme si elle était dans son élément ici. Un félin vint d'ailleurs se frotter à elle et la rôdeuse le caressa d'un geste automatique. Elle s'accroupie.



Caresse le, tant que tu es avec moi, il n'y aucun danger, il faut juste qu'ils s'habitent à ton odeur.



Lania regarda Callista dans les yeux et lui adressa un petit sourire.



Sauf si tu as du parfum sur toi, bien entendu.


Callista était émerveillée par ce qu'elle avait devant elle. Ses yeux pétillaient comme ceux des enfants à qui l'on donne un jouet tant désiré. C'était la première fois qu'elle voyait autant d'animaux vivre en cohabitation de manière si sereine. Elle lança un petit rire en voyant les loups jouer entre eux. Elle s'approcha de Lania dont le visage laissait paraitre le bonheur absolu. Elles avaient visiblement un point commun, l'amour des animaux...



Ho, je ne porte plus de parfum depuis que je travaille pour l'ordre.... sauf pour les grands occasions...



Callista s'agenouilla à côté de Lania et se mit à caresser le félin tout en cherchant le regard de son amie.


Lania posa un doigt sur sa bouche mimant un chut puis fit un non de la tête pour signifier à Callista qu'elle ne devait pas parler de cela ici.



On ne parle pas de cela en extérieur, même si je pense que ma maison est sûre, ne prenons pas de risque.



Lania ne regarda pas Callista pour ne pas la gêner. Elle gratta derrière les oreilles du félin, très satisfait de sa situation, puis regarda à nouveau Callista avec un sourire, pour ne pas qu'elle soit peiner. Visiblement Callista aimait les animaux, il ne fallait pas casser son bonheur. Cette médecin révélait bien des surprises. Lania commença à se poser des question mais se releva avant.



Tu veux aller jouer avec les loups ?


Callista eut un rire nerveux.



Jouer.... avec les loups... ?



Elle en avait très envie mais n'avait jamais fait cela auparavant, elle ne savait même pas en quoi cela consistait.



Euh .... oui, pourquoi pas...



Elle s'avança prudemment mais avec une certaine excitation en direction des loups, s'arrêta à mi-chemin, se retourna et regarda Lania d'un air inquiet.



Je peux m'approcher sans autre ?


Pourquoi pas ? Bon par contre il te faut une protection, j'aurais honte que tu sois blessé en venant ici... Pas que je crois qu'il y est un risque mais avec une doublure, tu pourras au moins faire plus de chose et je ne voudrais pas que tu sois abîmés.



Lania embrassa le sommet du crâne du félin qui s'allongea par terre et sembla commencer une sieste.



Enfin... tu n'as pas peur de te salir au moins ? Parce que bon la poussière...



Elle se dirigea ensuite vers les loups composés de 4 individus adultes et 3 louveteaux. Les loups n'étaient pas des chiens, on ne jouait pas à la baballe avec eux. Les loups continuèrent leur vie jusqu'à ce que Lania soit sur eux. Ce qui devait être une louve réunit les louveteaux. Un loup s'approcha et Lania lui ordonna de l'encercler, le loup poussa un hurlement et en un rien de temps les loups se retrouvèrent autour de la rôdeuse. Lania ordonna au loup de lui sauter dessus, ce dernier bondit et renversa Lania, elle lui tendit son bras renforcé en cuir. Le loup mordit dedans, enfin, il referma sa mâchoire dessus sans forcer. Lania caressa la tête du loup et se releva sans gêne.



Allez à ton tour Callista. Choisit un loup ou une louve. Je me charge de leur dire ce que tu veux. La même chose si tu veux.



Lania s'approcha de Callista et enleva son armure en cuir cloutée et son renfort, ne manifestant aucune gêne, puis aida Callista à les enfiler. Elle alla ensuite mettre une veste pour ne pas rester en soutien-gorge. Une veste en cuir se trouvait accroché à l'entrée de la grange, elle l'enfila.



Nous faisons presque la même taille, ca te va comme un gant. Je serais presque jalouse qu'une médecin fasse le même gabarit que moi.



Lania sourit à Callista.



Allez lance toi, je suis juste derrière toi.

Callista eut à nouveau un rire nerveux. Elle était là, entourée d'animaux en tout genre, vêtue de l'armure de Lania et attendant de se faire sauter dessus par un loup. Elle trouva la situation amusante malgré le fait qu'elle aurait pu avoir peur. Elle faisait confiance à Lania et décida donc de jouer le jeu. Elle regarda les loups attentivement et désigna celle qui semblait être une louve vu qu'elle avait ses petits près d'elle.



Je veux bien tenter avec ce loup.... la même chose que toi....



Callista se concentra et respira lentement afin de se libérer d'une éventuelle appréhension.. sait-on jamais, elle pourrait lancer un éclair de foudre en sursautant. Elle chercha Lania du regard puis se positionna comme la jeune rôdeuse l'avait fait avant elle.



Je suis prête....


Lania sourit à Callista pour lui inspirer confiance et indiqua à la louve, car s'en était bien une, de s'approcher de la jeune femme.

La louve s'approcha et sembla perplexe quelques instants, hésitantes. Lania réitéra son signe.



Tu portes mon armure, du coup tu as mon odeur mais tu ne me ressembles pas et elle distingue aussi ton odeur, c'est pour cela qu'elle est troublée. Laisse lui quelques instants.



Après quelques instants, Lania fit un geste à la louve qui poussa un hurlement, ses confrères entourèrent la médecin puis la louve bondit sur Callista. Positionnée sur Callista, la louve commença à renifler le visage de Callista et subitement lécha le visage de Callista provoquant le rire de Lania. Cette dernière s'était rapprocher des louveteaux et s'était assis avec eux. Elle laissa Callista se relever et s'essuyer puis l'invita à jouer avec des louveteaux très enthousiastes à cette idée.




Callista éclata de rire à son tour et se leva. Elle ôta l'armure de la rôdeuse, la lui tendit et alla s'asseoir à côté d'elle. Sa robe était pleine de brins d'herbe et de terre, cela ne lui arrivait pas souvent. Elle se sentait comme une enfant. Elle se mit à caresser un louveteau qui était monté sur ses jambes, voyant que la louve semblait l'accepter. Les petits se chamaillaient entre eux et poussaient de petits cris, elle trouva ce spectacle adorable. Lania semblait vraiment être dans son élément et elle ne l'avait jamais vu se délivrer autant jusqu'à présent. Elle resplendissait.



Ils sont trop mignons. J'adore les loups.



Le temps semblait suspendu. Callista regardait Lania et aurait pu rester ainsi pendant des heures.


Les deux jeunes femmes continuèrent à jouer avec les loups et surtout les louveteaux, courant avec eux et participant à leurs jeux, entraînant sans cesse des rires joyeux. Puis Lania emmena Callista à l'étage de la grange caresser les chouettes et examiner les corbeaux. Même les araignées furent embêter par les deux visiteuses. Après quoi elles allèrent concurrencer les félins à monter dans les arbres, les vêtements de Callista ne craignant plus d'être plus encore maltraité, et entraînant de nouvelles crises de rires. Cela faisait bien longtemps que la rôdeuse n'avait pas jouer avec ses compagnons ni qu'elle avait passé du temps avec eux juste pour le plaisir. Elle semblait avoir trouvé en Callista quelqu'un qui l'aidait à reprendre du plaisir dans des choses simples, du moins pour elle.



Lania accompagna ensuite Callista à la volière qui contenait des pigeons messagers mais surtout une fauconnerie. Lania équipa Callista et elle l'aida à guider le faucon et à s'occuper de lui.



A la suite de quoi, Lania emmena Callista à nouveau dans la grange dans l'important tas de foin. Lania se cala alors la tête sur un des ours profitant de sa chaleur et s'installa confortablement dans la paille. L'ours fît mine d'ouvrir un oeil et le referma aussitôt ne manifestant aucun commentaire.



Ni Callista, ni Lania ne semblait vouloir mettre un terme à cette journée et pourtant le temps avait filé.


Callista aurait voulu que le temps s'arrête. Elle se sentait si bien ici, dans cette maison qui respirait la joie de vivre, loin de tous ses soucis, loin de sa solitude... Elle avait l'impression dêtre comme dans un rêve. Depuis le décès de sa mère et "l'éloignement" de son père, elle n'avait plus connu de moment de partage et de bonheur comme celui-là. Lania était en train de devenir sa plus chère amie... sa seule véritable amie en fait. Était-ce une bonne chose.... peu importe. Elle regardait Lania sourire et expliquer tout ce qu'elle savait sur les animaux. Callista l'admirait.

Lorsque la rodeuse s'adossa contre son ours, Callista gloussa et s'empressa de se rapprocher. Elle s'assit à côté de son amie mais n'osa pas se mettre contre le gros animal qui dormait.



Comment choisis-tu un animal, Lania ?



Lania fut prise de cour par la question de Callista. Elle ne pensait pas qu'elle "choisissait" les animaux au sens commun du terme, et c'était vraiment difficile à expliquer à quelqu'un d'autre. Bien sûr elle avait un talent naturel pour dresser les bêtes et elle enseignait à ses compagnons des "tours" pour qu'ils comprennent ce qu'elle voulait rapidement en situation de combat. Cependant des dresseurs talentueux, il en existait sans qu'ils soient des rôdeurs comme Lania.



Elle chercha ses mots, fermant les yeux et profitant de la douceur et de la chaleur de l'ours.



C'est difficile à expliquer. Comment le faire ? En réalité, je n'ai jamais essayé avant... Je vais quand même tenter l'exercice pour toi.



Elle marqua une pause.



Je communique par empathie avec les animaux, ce qui pourrait s'approcher d'une forme de langage par le mouvement et l'esprit mais cette faculté est lié à ma capacité à ressentir les esprits des animaux et des forces naturelles. C'est encore plus difficile à expliquer avec des mots en faite. C'est un peu comme si je ressentais leurs émotions mais ce ne sont pas vraiment des émotions... Je ne suis pas clair.



Elle réfléchit quelques instants.



Les élémentalistes ont une certain perception innée de la nature par les éléments qui la compose, non ? Alors peut-être qu'on pourrait essayer de faire des comparaisons ou que j'essaye de te faire ressentir ce que je ressens. C'est difficile mais pas impossible.



Je ne sais pas si c'est très clair... Pardon, c'est dur à expliquer quelque chose qui pour moi est aussi naturelle que respirer.



Heureusement pour Lania, quelqu'un vint interrompre son explication.




Une femme entra dans la grange. Elle était vêtue d'une tenue de soie bleue simple et lâche ne révélant que peu ses formes, mais de bonne facture avec une ceinture blanche. Des épingles retenaient une partie de sa chevelure blanche. Elle avait des yeux bridés trahissant un fort héritage canthien, bien plus prononcé que chez Lania, tout comme son visage aux traits ronds. Elle avait passé la quarantaine mais ses rides se retrouvaient surtout aux coins yeux et elle semblait bien encaisser le poids des années rendant difficile une estimation exacte de son âge. Ses cheveux étaient raides comme Lania et son sourire rappelait celui de la rôdeuse à qui elle s'adressa.



Tu viens manger Lania ?



Elle marque un instant en découvrant Callista.



Oh pardon, je n'avais pas vu que tu avais de la compagnie.



Elle se tourna vers la jeune médecin.



Veuillez excuser mon intrusion, j'ignorais votre présence, jeune demoiselle. Vous ferez nous l'honneur de partager notre repas ce soir ?


Lania se redressa brusquement.



M'man !?



Lania se racla la gorge.



Mère. Voici Callista Esariel, une amie récente mais déjà importante. Callista, voici ma mère Akané Amakiir.



Je faisais visiter la maison à Callista, qui est digne de confiance.



La canthienne sourit plissant ses yeux, d'un sourire amical et de connivence.



Tu manges avec nous ce soir Callista ?


Callista se redressa lorsqu'elle aperçu la mère de Lania. Elle pensa à sa robe qui était tout déchirée et tachée et en eu honte, elle qui d'habitude était si soignée. Elle secoua sa robe vite fait et pria pour qu'elle n'eut pas plein d'herbe dans les cheveux. Callista fit un sourire à Akané, qu'elle trouva fort belle, et s'approcha d'elle. Elle était terriblement gênée par cette invitation à dîner mais par politesse, elle ne pu que l'accepter.



Bonjour Dame Amakiir. C'est avec grand plaisir que j'accepte votre invitation.



Elle jeta un regard à Lania afin de voir sa réaction. Elle ajouta.



Veuillez m'excuser, je ne suis pas présentable.....


Lania fit un clin d'oeil rassurant à Callista et lui sourit pour la rassurer. Elles avaient l'air de deux petites filles qui se faisaient prendre par leur parent à faire des bêtises même si ce n'était pas le cas.



De son côté, la dame sourit à Callista de ce sourire si familier maintenant chez les Amakiir mais contrairement à Lania, elle semblait en avoir fait une marque de fabrique car on aurait dit que son sourire s'intégrait parfaitement à son visage.



Ne vous inquiétez pas, quand on a une fille comme Lania qui préfère la chaleur des ours à celle d'un bain, on est habitué.



Elle adressa un clin d'oeil à sa fille qui encaissa le coup par une négation de la tête mais se retient de retourner une pique, du moins pour le moment.



Et je vois bien dans votre attitude et le soin que vous prenez de votre peau et de vos cheveux que vous êtes quelqu'un de parfaitement convenable. Je mettrais donc vos tâches sur le compte de Lania. Dans tous les cas, je peux vous rassurez, même dans cette tenue, vous êtes une jeune fille tout à fait ravissante.



Akané attrapa le bras de Callista et commença à l'emmener vers la maison.



Dans tous les cas, Lania est grande et elle a les fréquentations qu'elle veut, je lui fait toute confiance là-dessus. Alors dîtes moi que pensez-vous de la maison ?



Lania emboîta le pas après avoir récupéré son armure et se plaça juste à côté de Callista pour qu'elle soit rassurée.

Callista se sentit d'abord gênée puis elle accueilli volontiers les bras de la mère de Lania. Elle était si gentille, comme l'était sa propre mère... Elle ressenti une douce chaleur en elle.



Hooo... votre maison est magnifique, elle regorge de trésors. D'ailleurs je vous remercie pour l'accueil qui m'y a été fait.



Callista souriait à la mère de Lania et guettait si celle-ci était encore au plus près d'elle.



Lania m'a montré la ménagerie qui est juste exceptionnelle.



Cela ne se voyait pas mais finalement c'est Callista qui tenait le bras de Dame Amakiir.


Akané partie avec à son bras Callista vers la maison, ne manifestant aucune gêne envers le fait que Callista l'a tenait plus qu'elle même tenait Callista. Son pas était sûr.



Pour ce domaine, il faut rendre hommage à Lania. Tout cela relève de son talent, personnellement je n'aurais pas cru cela possible mais elle m'a prouvé le contraire.

Et vous, Demoiselle Esariel, que faites-vous dans la vie ?



Ils arrivèrent bientôt devant la maison dont la porte n'avait pas été fermée.



Voulez-vous peut-être prendre une douche avant de passer à table ?



Lania avait suivi les deux femmes en train de discuter, un pas derrière elle, profitant de la discussion mais ne participant pas. Elle leva les yeux au ciel et un sourire en coin se dessina sur son visage pour manifester sa surprise devant la vitesse à laquelle les deux femmes avaient sympathisé montrant même plus de proximité que Callista et elle.


Je suis médecin, je travaille principalement au Promontoire.



Callista eu l'air gênée lorsque Akané lui proposa de prendre une douche.



C'est très gentil de votre part, mais je n'ai pas de quoi me changer de toute façon.



Elle jeta un œil à sa robe, l'air dépité..



Toutefois, je ne peux pas passer à table ainsi...




Akané rigola doucement.



Si vous croyez que c'est cela qui me gêne, vous vous trompez. Je vous rappelle que Lania est ma fille. Ma première fille même.



Elle murmura sur le ton de la conspiratrice à Callista.



Si vous saviez l'état où j'ai pu retrouver ses affaires des fois.



Elles arrivèrent devant la porte de la maison.



Je vous retrouve dans une demi-heure dans le grand salon ? Vous avez le temps de prendre une douche comme cela. Il n'y aura que nous trois donc pas la peine de se faire plus belle que ce que vous êtes déjà Mademoiselle. Pour les vêtements, vous êtes de la même taille que Lania, je suis sûr que vous trouverez de quoi vous changer.



A ces mots, Akané prit congé des deux jeunes femmes.


Callista regarda Lania et rigola. Elle se sentait comme une enfant à qui l'on ordonnait d'aller se laver avant le repas.



Bon je crois que je suis assignée à la douche, si j'ose dire.... Tu as de la chance, ta mère a l'air formidable...


Lania soupira alors que sa mère disparaissait.



Ma mère est... maternelle pourrait-on dire. Quant a penser qu'elle est formidable, je suis mal placé pour contester cela, c'est ma mère après tout. Mais tu auras remarquer qu'elle a un talent naturel pour sympathiser avec les gens. Je pense que je risque gros à ce que tu discutes avec elle... Toute mon enfance risque de t'être révélé, plus aucune part de mystère en moi après cela...



Lania n'entra pas dans la maison mais emmena Callista vers une autre entrée. Un petit bâtiment jouxtait l'entrée de la cuisine, il avait la taille d'une chambre au moins. Il disposait d'une cheminée d'où s'échappait de la fumée blanche, sûrement de la vapeur d'eau.



Nous sommes prêt de la cuisine et ma mère, une de ses lubies, a fait installer ce bâtiment. Elle l'appelle cela un sauna. Elle dit que c'est très bon pour la peau. Comme c'est à côté de la cuisine, il y a toujours de la chaleur dedans et de l'eau chaude. Tu devrais trouver une petite chaîne dans un coin au fond, si tu tires dessus, de l'eau chaude va tomber. Tu devrais trouver ce qu'il te faut comme savon et serviette dedans aussi.

De mon côté, je vais te chercher des vêtements, je n'en ai que pour quelques instants. Tu dois pouvoir porter les mêmes vêtements que moi, enfin je pense.


Callista fit un grand sourire à Lania.



Merci beaucoup. Je t'attendrai ici.



Callista connaissait bien la sauna, elle en avait eu un dans l'ancienne maison de ses parents. Elle ne se fit pas prier. A peine Lania fut partie qu'elle s'y précipita. Elle enleva sa robe... enfin ce qui lui servait de vêtements, et déposa le tout à l'entrée, se demandant ce que Lania allait lui apporter. Elle se mit à rire toute seule. Elle se lava puis profita de s'allonger un peu dans cette douce chaleur. Elle repensait à cette merveilleuse journée, à Lania, à la mère de Lania... Ceci la replongea auprès de sa propre mère qui n'était plus. En y pensant, Callista éprouvait une douleur telle un coup de poignard. Elle avait parfois envie de crier et de se venger mais ce n'était pas ce que sa mère aurait voulu. Le fait d'avoir partager un moment avec la mère de son amie la replongea dans ses souvenirs. Une petite larme coula sur sa joue. La vapeur d'eau commençant à retomber et à ruisseler sur son corps, cela ne se vit pas. Callista pensa au bonheur qu'elle avait éprouvé aujourd'hui et cela la réconforta.

Elle resta là, allongée, le temps que Lania revienne...


Le temps avait filé et Lania n'avait pas osé déranger Callista qui ne faisait plus de bruit dans le sauna. Ne voulant pas l'empêcher de profiter de la pièce, Lania avait passé le temps mais maintenant le temps avant le repas était réduit à une peau de chagrin. Lania se décida donc à déranger Callista mais elle n'osa pas entrer dans le sauna, cela pourrait gêner la visiteuse. Lania frappa doucement à la porte.



Tout se passe bien Callista ? J'ai apporté tes vêtements au lavage et t'en ai apporté de nouveaux. Je ne sais pas... je dois entrer ou tu préfères venir chercher les vêtements. Tu as du voir les serviettes en entrant.


Lorsqu'elle entendit son amie, Callista sursauta, s'assit et porta machinalement ses mains sur sa poitrine. Elle n'avait pourtant pas de gêne à avoir avec Lania. Il était de plus en plus rare qu'elle se détende totalement, elle avait cette tendance à être toujours aux aguets. Elle s'était pourtant presque endormie, ce qui confirmait que Lania et cette maison étaient bénéfiques pour elle.



Merci Lania, je vais venir les chercher.

Elle prit une des serviettes posées à l'entrée, s'en entoura et rejoignit Lania. Ses cheveux dégoulinaient encore. Elle la regarda et lui fit un sourire.



Alors ? Qu'est-ce que tu m'as apporté ?


Callista ouvrit la porte du sauna encore toute mouillée et entourée d'une serviette. Ces cheveux dégoulinait d'eau mais celle-ci ne ternissait pas sa blondeur, elle ne faisait que plaquer ses cheveux sur son visage. Callista sourit et Lania se demanda ce qu'elle devait y avoir pour susciter un sourire dans cette situation. Sûrement Callista devait se sentir bien, dans tous les cas, cela força un sourire par mimétisme chez Lania.



Je ne suis pas très doué en vêtement mais je t'ai apporté un haut rouge à manche longue avec une jupe noire qui m'arrive un peu en dessous des genoux. Tu devrais être à l'aise dedans si ça te va.



Lania tendit les vêtements à son amie puis dit timidement en se forçant à ne pas rougir.



Il y a des sous-vêtements avec si tu veux en changer, je ne sais pas si ça t'ira mais bon... Si tu veux te sentir toute propre ca devrait faire l'affaire.



Elle retrouva sa contenance pour la suite.



Je dépose des sandales devant la porte pour quand tu sortiras. Je vais fermer la porte derrière toi et je vais t'attendre ici.



Lania n'était pas plus propre que Callista avant sa douche mais sur la rôdeuse cela ne paraissait pas, comme si c'était même plus normal qu'il y est traces de terre sur son armure, qu'elle avait remise.

Callista prit les habits que lui tendit Lania, la remercia et retourna à l'intérieur pour s'habiller. Elle se demanda pourquoi son amie ne s'était pas lavée et changée mais pensa finalement que cela devait être dans son caractère. Elle se rappela que la mère de Lania avait dit que c'était habituel chez elle. Du coup, Callista se sentit presque gênée d'avoir pris du temps pour se laver. Réalisant qu'on devait sans doute l'attendre, elle se dépêcha d'enfiler les vêtements.

Elle ressortit du sauna avec les habits de son amie, un haut rouge qui la serrait un peu mais qui finalement la mettait à son avantage et une jupe noire qui lui allait parfaitement. Par chance, elles faisaient quasiment la même taille. Callista se dit qu'elle aurait bien aimé voir Lania dans cette tenue.



Et voilà ! Toute propre... J'imagine que ta mère doit nous attendre...


Les vêtements de Lania allaient plutôt bien à Callista, certainement même mieux qu'à elle. Le haut serrait un peu mais quand elle serait plus sec, il devrait même lui aller comme un gant. Au moins on ne pouvait pas accuser Callista d'être une nantie qui s'engraissait. Callista semblait même sportive.

Alors que Lania emmenait Callista dans le salon, elle lui murmura une question que seule les deux femmes pouvaient entendre.



Elles arrivèrent dans le salon alors qu'Akané était en train de remplir les verres avec de l'eau. La table avait été mise et même le repas se trouvait dans un plat fermé pour garder la chaleur.



Apparemment, vous ne buvez pas d'alcool, demoiselle. Dans la mesure où je ne sais pas ce que vous aimez, pour cette fois-ci j'ai pris la liberté de rester à l'eau.



Akané installa Callista en bout de la grande table, elle-même à la gauche de l'invitée et Lania en face de sa mère. Les trois femmes n'occupaient qu'un petit bout de la table et Akané pouvait voir les deux jeunes femmes d'un seul coup d'oeil sans être obligé de tourner la tête.



J'espère que vous êtes installés confortablement. Comme il n'était pas prévu d'invité ce soir, le repas sera simple mais rassurez-vous, il y en assez pour plus que nous trois même si cette journée avec les animaux vous a ouvert l'appétit.



Akané adressa un sourire à Callista et se leva, elle prit son assiette et releva le couvercle du plat laissant des volutes de fumée s'échapper. Elle attrapa une cuillère et servit Callista en fonction de la quantité qu'elle désirait. Puis elle servit Lania et finit par son assiette. Le plat consistait en un rôti de porc où la ficelle n'avait pas été enlevé, avec des petits poids agrémentés de lardons.



Je vous rassure, aucun animal de Lania n'a été blessé ou tué pour réaliser ce plat.



Elle adressa un clin d’œil à Callista puis servit du pain avant de s’asseoir.



Alors chère Demoiselle Callista, je n'ai pas eu le plaisir d'entendre parler de vous, qu'est ce qui occupe votre quotidien ?


Lania regarda le cérémonial de sa mère et sourit pour elle-même. Elle aurait peut-être dû avertir Callista que sa mère était une oratrice dangereuse qui avait tout autant que son mari participée à faire fructifier les moyens de la famille. Elle était cependant persuadée qu'Akané ne cherchera pas à mettre mal à l'aise Callista, elle voudrait sans doute mieux la cerner. Après tout, Lania avait dit que Callista était une amie importante et le réflexe d'une mère était de connaître les fréquentations de ses enfants afin de les protéger.



Heureusement pensa Lania, si elle avait bien cerné Callista, Akané ne découvrirait que la gentillesse inébranlable de la jeune médecin. Elle sourit donc à Callista pour la rassurer.



Hésites pas à poser des questions à ma mère aussi, il ne serait pas juste qu'elle découvre tout de toi et toi rien d'elle.



Lania commença à manger en attendant de voir comment les choses allaient se dérouler, attentif et visiblement du côté de Callista.


Lania Amakiir

Callista vint s'asseoir à la table, là où on lui avait dit de se placer. Elle observa Akané servir le repas tandis que l'odeur alléchante du plat posé sur la table envahissait tout la pièce. Il faut dire qu'elle était affamée, n'ayant rien mangé depuis l'aube. Elle trouvait dame Amakiir très intéressante et remarqua qu'elle ne manquait pas de confiance en elle. Elle comprenait bien que son intention était de paraitre agréable et de faire plus ample connaissance. Elle répondit à sa question en souriant.



Mes journées ne sont pas très diversifiées. Je les passe pour la plupart auprès de mes patients qui demandent beaucoup de temps et d'attention. J'ai fait le choix de devenir médecin en connaissance de cause.



Bien que Akané faisait tout pour la mettre à l'aise, Callista était un peu gênée et cela devait se sentir. Elle se rendit compte qu'elle était en train de triturer sa fourchette et s'arrêta, ne voulant pas montrer sa nervosité. Elle n'aimait pas parler d'elle.



Ma mère était également médecin et je l'accompagnais souvent étant petite.. ma vocation est venue de là.



Elle regarda Lania qui était tranquillement en train de manger. Bien qu'affamée, elle n'avait toujours pas osé toucher à son repas.



Lorsque j'ai un peu de temps j'aime m'adonner à la danse ou à l'art en général, mais cela devient de plus en plus rare.


Callista ne mangeait pas et semblait se crisper. Akané se demanda ce qui stressait la jeune fille. Avait-elle peur qu'on aborde un sujet qu'elle voulait garder secret. Justement c'était ce genre de chose que voulait connaitre Akané, mais il était encore un peu tôt pour pousser Callista dans ses retranchements. La première impression est toujours importante et il fallait mieux rester sur une bonne première image. Il fallait que Callista se détende.



La médecine est un véritable sacerdoce, vous devez êtes bien plus forte que ce qu'on pourrait penser en voyant en vous une simple jeune femme. Et je ne parle pas encore de vos talents intellectuels indispensable à l'étude puis la pratique de cette discipline.

Je ne doute pas qu'encaisser le choc des malades, des blessés et des morts ne doit pas vous inciter à vous lier trop avec les autres. En cela, je crois que vous êtes proche de Lania mais je laisserai à ces bons soins de vous dire pourquoi.

C'est dans ce genre de métier que les amis sont importants.



Akané écouta attentivement Callista parler.



Aaaahhhh, de la danse... vous allez me faire regretter de ne pas vous avoir connu plus tôt.



Akané décida de jouer sur la corde humouristique pour détendre Callista. Elle parla sur un faux ton de confidence à Callista.



Vous avez remarqué que ma fille a des airs de garçon manqué avec sa coupe garçonne, son armure et ses mous ? Autant vous dire que je me suis longtemps sentie seule dans ce domaine. Si vous pouviez féminiser un peu Lania... Je compte sur vous.



Elle fit un clin d’œil à Callista.


Lania manqua d'avaler de travers en entendant sa mère là traiter de garçon manqué. Elle allait répliquer quelque chose lorsqu'elle se rendit compte que les arguments maternels étaient parfaitement fondés. Elle avait tout du garçon manqué... Mais d'une part c'était réserver aux hommes des domaines qui ne leur revenaient pas, et d'autre part Akané avait toujours encouragé sa fille à poursuivre sa propre voix.



Cependant Lania devait bien reconnaitre que comme fille, elle ne risquait pas d'attirer les regards des beaux jeunes hommes de bonne famille, qu'elle était nulle en danse, en musique, en mode ou comédie. Ce qui l'arrangeait soit dit en passant concernant les jeunes hommes prétentieux et superficiels. Elle demanderait à Callista de l'aider à être un peu plus fille sûrement, rien que pour savoir ce que ça faisait d'être une jeune femme et pas une rôdeuse.



Elle décida quand même de répliquer, il ne fallait pas laisser croire à l'ennemi qu'il avançait en terrain conquis.



Oui ma mère est aussi une artiste. Une artiste incomprise... et parfaitement inconnue.



Si cela se faisait, elle aurait tirer la langue à Akané.


Lania Amakiir

Callista se décida enfin à goûter son plat pendant que Lania et sa mère se chamaillaient joyeusement et avec complicité. Il semblait y avoir beaucoup d'amour entre elles. Le repas était délicieux et Callista en fit part à Akané. Elle se mit à rire lorsque la mère de Lania la traita de garçon manqué. Elle ne l'était pas tant que ça pour une femme qui savait se battre et diriger. Callista trouvait ce côté un peu masculin plutôt charmant en fait.



Votre fille est très bien comme elle est, vous pouvez être fière de vous.



Callista espéra ne pas avoir froissé la mère de Lania, elle avait parlé spontanément et ne voulait que la complimenter... peut-être de manière maladroite. Elle n'avait plus trop l'habitude des dîners en famille et se sentait mal à l'aise tout en étant contente d'être là.

Lania avait son petit caractère et savait se défendre, cela lui plaisait beaucoup.

Callista voulu paraitre courtoise en posant une question à Akané.



Donc, vous aimez la danse aussi ?


Akané s'arrêta un instant devant le compliment inattendu et spontanée de Callista. Elle fit un sourire tout aussi spontanée à la jeune femme. Il n'y avait pas d'orgueil dans le ton d'Akané lorsqu'elle répondit.



Je suis fière de ma fille. Je n'ai jamais eu de honte de dire que mon sang coule dans ses veines.



Akané remarqua que Callista parlait de sa mère au passé et décida de ne pas s'aventurer sur ce terrain pour le moment. Elle releva également la pique de Lania et lui adressa un sourire complice. Si le regard de Lania voulait signifier un "Na !", celui que lui renvoyait sa mère correspondait plus à "attention au match retour, petite !"



Apprendre la danse a fait partie de mon éducation et même si j'ai épousé un homme qui n'a pas de goût à cela, j'ai gardé comme objectif de garder ce savoir et de pratiquer régulièrement même si cela revient à danser peu souvent. Je le fais plus comme un exercice qu'autre chose actuellement.

Je dois bien avouer que toutes tentatives pour y intéresser mes filles a été un cuisant échec.



Callista parlait peu et par phrase courte. Elle devait encore être impressionné même si elle commençait à manger. La Dame n'arrivait pas à bien cerner la jeune visiteuse, elle ressemblait à une dame bien éduquée mais trop timide pour s'étendre ou trop refermée sur elle-même. Comme si elle voyait la lumière mais n'osait pas franchir le seuil de la maison. Il fallait peut-être lui donner un coup de pouce pour qu'elle accepte de s'épanouir.



Alors comment se passe-t-il pour être médecin ?


Callista fut surprise de la question. Akané avait l'air d'une femme cultivée et devait certainement déjà le savoir. Elle comprit qu'il y avait une intention derrière mais cela ne la dérangea pas. Elle s'arrêta de manger pour répondre bien qu'elle ait toujours aussi faim.



Ma foi, le chemin est très long. Après un parcours scolaire classique, j'ai passé plus de 10 ans à la faculté de médecine afin d' y apprendre tout ce qui est nécessaire à la connaissance de ce métier... si on peut appeler cela un métier. J'ai passé la majeure partie de ma jeunesse dans les livres. Mais comme je vous ai dit, j'ai énormément appris avec ma mère, en cela j'ai eu un avantage certain. J'avais un professeur passionné et heureux de transmettre rien que pour moi et à domicile.



Callista fit une pause, hésita à continuer mais se lança quand-même...



Ma mère était d'origine Elonienne et m'a transmis un savoir un peu différent d'ici.


Akané enchaina, Callista semblant évoluer en terrain connu, elle pouvait plus facilement se libérer.



10 ans de faculté ? Plus les études avant... Vous avez passé votre temps dans les études et ca n'a pas du être facile. Heureusement que vous aviez votre mère alors. Vous me paraissez encore jeune, quand avez-vous commencer à exercer ?



Elle examina Callista. Elle avait la peau blanche et les cheveux blonds, rien qui indique des origines éloniennes. Elle avait encore une fois parlé de sa mère au passé : "Ma mère était d'origine élonienne". Ce n'est pas quelque chose qu'on pouvait perdre, Akané en déduisit facilement que Callista était orpheline de ce point de vue.



Je n'aurais pas dit que vous avez du sang élonien, peut-être les boucles de vos cheveux mais sinon vous me paraissez bien Krytienne. Vous devez avoir plus pris de votre père pour cela ?

Dans tous les cas, vous devez vous douter que je suis une fervente adepte du métissage. Il m'a donné de beaux enfants !



Elle regarda Lania dont le sang canthien se voyait encore à quiconque l'observait un peu puis rigola mais repris plus sérieusement.



Je suis sûr que j'aurais aimé votre mère. Elle avait l'air de quelqu'un de bien et de passionné.



Elle soupira.



J'ai l'impression que les femmes de marchand sont choisis juste pour leur apparence et jamais pour leur cervelle.

Mais qu'est ce que la médecine élonienne vous as apporté en plus que la tyrienne ? Je connais la culture canthienne vis à vis de la médecin mais je n'ai jamais eu l'occasion de discuter avec quelqu'un connaissant comme vous ce point de la culture élonienne.

Lania écouta attentivement Callista. Sa mère était bien plus douée qu'elle pour apprendre des choses sur Callista. Elle en apprenait plus sur la jeune femme en une discussion avec sa mère qu'en une journée passée toute les deux.



Lania pensa que la jeunesse de Callista avait du être difficile. Callista n'avait que peu d'ami voir aucun d'après ce qu'elle lui avait dit. Elle avait donc dû passer beaucoup de temps avec sa mère puis seule, vraiment seule, plonger dans les études sans personne pour la soutenir. Elle comprenait pourquoi Callista avait du mal à parler d'elle aux autres mais elle trouvait étrange quand même qu'elle n'arrive pas à se libérer. Elle avait montré tellement de joie aujourd'hui qu'elle semblait pouvoir se libérer mais un cap n'avait pas encore été franchi. Callista gardait encore beaucoup de chose pour elle, comme si elle ne voulait pas partager son mal-être, juste sa joie alors que les amis sont fait pour partager les deux.


Callista se mit à rire.



Je me doutais que vous alliez me dire que je n'ai pas du tout le type élonien. On me le dit souvent. J'ai, en effet, comme vous l'avez deviné, beaucoup pris de mon père. Bien que ma mère avait le teint assez pâle pour quelqu'un qui venait de cette contrée....



Elle pensa en effet que les deux femmes se seraient bien entendues, bien qu'ayant toutes les deux un fort caractère.



Concernant la médecine, je l'exerce de manière indépendante depuis peu mais cela fait des années que je pratique, dans le cadre de mes études. La médecine élonienne n'est pas très différente de celle pratiquée ici mais ma mère utilisait beaucoup de plantes ou de ressources venant de ce continent ..



Callista semblait gênée par cette dernière question dont elle n'avait pas envie de développer la réponse. Elle préféra tenter de changer de sujet.



Le métissage donne souvent d'agréable surprise.


Callista Esariel

Callista sentait bien que sa gêne était perceptible. Elle avait tant de secrets... Elle avait peur que le fait se laisser aller, de se sentir si bien et en confiance avec Lania puisse lui faire dire des choses qu'elle n'aurait pas du. Depuis toute petite déjà, elle avait baigné dans ce climat de secrets avec sa mère qui travaillait pour l'ordre et son père qui était un homme de loi haut placé... mais cela ni Lania ni sa mère ne la savaient. Elle aurait tant aimé pouvoir parler de sa famille de manière simple et naturelle. Elle essayait de camoufler son angoisse derrière des sourires charmeurs.


Le repas allait bientôt se terminer et la discussion risquait de tourner en rond, Callista préférant garder ses secrets et ne se découvrait que peu.



Je ne doute pas que vous n'avez pas de problème pour trouver un emploi. Les médecins sont souvent recherchés bien que les guérisseurs comme les mages élémentaires de l'eau ou les gardiens ont tendance à produire des guérisons spectaculaire.



Akané attendit que Callista est finit de manger pour continuer, lui proposant alors de la resservir.



Oui le métissage peut avoir du bon mais en ce qui concerne mon histoire, elle est un peu longue à raconter pour cette fois. Je ne doute pas que vous reviendrez me questionner là-dessus un jour.

Et puis vous êtes également une agréable surprise venu du métissage, même si cela ne se remarque pas au premier coup d’œil. A la fois votre culture et votre apparence sont de haut niveau.



Elle laissa à Callista l'opportunité de répondre avant de lui offrir une voix de dégagement si elle ne désirait pas continuer sur ce sujet.



En tout cas les vêtements de Lania vous vont très bien, même si vous avez un peu plus de poitrine. Vous pourrez en récupérer un certain nombre si jamais vous êtes en manque de vêtement. Ou mieux, si vous y parvenez, forcer donc Lania a les mettre.


Lania aurait elle-aussi aimer en savoir plus sur la famille de Callista et sur son passé mais elle ne désespérait pas un jour d'en savoir plus. Elle aurait sûrement l'occasion de revoir Callista si elle était vraiment sa seule amie. Ce savoir pourrait peut-être lui permettre d'aider Callista à s'épanouir et elle serait alors une alliée précieuse, en plus d'être une amie. Aider ses amis faisaient parti du sens de l'honneur des Amakiir et cela leur avait bien souvent permis de se faire des alliés fiables.


Si je portais ces vêtements, je ne ferais que les abîmés, ce serait dommage, non ?


Callista fut étonnée que Akané mentionne les mages élémentaires de l'eau vu qu'elle en était et se demanda si c'était encore une ruse de sa part pour avoir des informations. En tout cas, la mère de Lania était très intuitive et très intelligente. L'eau était l'élément que Callista maitrisait le mieux mais elle n'en usait que dans certaines conditions.

Elle remercia Akané pour ses compliments sur son apparence et acquiesça sur le fait de s'intéresser à son histoire lors d'une prochaine occasion.



Oh ! Je ne manque pas de vêtements, bien au contraire .. et je ne voudrais pas en priver Lania. Cela lui donnerait une excuse pour ne pas les porter...


Lania répondit rapidement cette fois, ne laissant pas le temps à sa mère de parler.



Ah non, tu ne va pas te liguer avec elle contre moi. C'est moi qui suis censé être ton amie, pas elle !




Akané était tout sourire alors qu'elle attrapait une assiette qui était resté à l'écart et offrait un morceau de mangue à son invité en guise de dessert.



C'est assez frugal comme dessert et je ne vous ai pas offert de fromage, en voulez-vous avant ?



Elle répondit par un sourire à Lania qui tentait de se rebeller et s'adressa à Callista.



Donnez moi quelques jours et je trouverais une occasion pour forcer Lania à porter une robe ! En échange, nous n'avons qu'à dire que vous trouverez bien des vêtements adéquates pour jouer avec les animaux.

Je suis sûr que Lania sera très contente que vous reveniez passer du temps ici.



Ce que confirma la rôdeuse qui précisa que Callista n'avait encore pas tout vue.

La nuit était tombé et les lumières avaient été allumés. Les Amakiir n'allait pas retenir bien longtemps la jeune visiteuse, il n'appartenait toutefois qu'à elle de clore la discussion selon ses envies et le temps qu'elle voulait encore passer avec Lania. On lui avait donné un prétexte pour revenir et même une invitation formelle.


Callista pris l'assiette que lui tendit Akané avec plaisir, elle adorait la mangue. Elle écouta attentivement Akané et fit la remarque que, en effet, la prochaine fois, elle mettrait une tenue plus adaptée. Elle trouva drôle sa proposition de trouver une raison de faire porter une robe à son amie. Chacune devant s'adapter à la vie de l'autre.

Callista avait passé une merveilleuse journée et avait très envie de recommencer. Elle se réjouissait de revenir et en fit part aux deux femmes. Elle en avait appris beaucoup sur Lania aujourd'hui, et ce en partie grâce à sa mère.

Elle savoura les derniers instants de ce repas et de cette journée. Quand le repas fut terminé, elle remercia Akané et surtout Lania. Elle pris congé de dame Amakiir selon les us et coutumes et s'adressa à Lania.



Tu me raccompagnes ?


Akané pris congé de Callista avec toute la politesse requise et lui souhaita une bonne nuit et ponctua sa déclaration d'un "à bientôt" accompagné d'un clin d’œil.



Lania raccompagna Callista à la sortie de la maison.



Il faudra que tu me dises où tu habites, je ne le sais même pas, pour ramener tes vêtements une fois qu'ils seront propres.



Elle serra dans ses bras Callista et lui fit une bise d'aurevoir.



Tu sais que les amis sont là pour les moments de joie et les moments de malheur alors n'hésites pas à venir me trouver en cas de problème ou si tu te sens seul.

Et prends ton temps pour décider si tu veux t'installer quelques jours ici ou non.

Callista accepta les bras de Lania avec plaisir et lui fit une bise également. Elle était très touchée par ce que son amie venait de lui dire.



Oh merci Lania, tu peux compter sur moi aussi tu sais..



Callista mourrait d'envie de s'installer ici quelques jours mais elle n'en fit pas encore part à Lania. Elle avait déjà du mal à quitter son amie. Elle la remercia encore pour tout. Elle commença à s'éloigner tout en continuant à fixer Lania.



La prochaine fois tu viendras chez moi.... Au revoir Lania.



Elle fit un signe de la main et un sourire à son amie et s'en alla, se retournant plusieurs fois pour prolonger le moment


Lania regarda Callista s'éloigner et lui rendit ses sourires. Elle lui fit des signes de main pour saluer son départ à chaque fois que la jeune médecin se retournait.



Au revoir Callista... A bientôt sûrement.



Enfin lorsque Callista eut disparu dans la nuit, ce qui inquiétait quelque peu Lania : laisser une jeune femme se balader seule et sans armes dans la rue n'était pas la meilleure des idées, Lania referma la porte et se retourna. Akané était là dans le hall et la regardait. Lania eut un sourire sarcastique, elle savait ce qui allait se passer maintenant.



*** FIN ***